La fille qui voulait célébrer dignement une fête pétainiste

Chère lectrice,  en ce jour béni entre tous, j’ai très très envie de te souhaiter une bonne fête.
Car je ne doute pas une seconde qu’entre deux virées hystériques chez Marionnaud© et trois opérations blitzkrieg chez Esprit© ou Etam© au cours desquelles tu éviscères froidement la première femelle concurrente qui aurait l’outrecuidance de rafler le dernier top über girly recommandé par Bluette, Miss Penderie ou Gudule  sur leurs blogs tellement fashion, tu aies encore quelques traces d’affect qui surnagent vaguement dans l’océan de futilité rose bonbon et de mascara dégoulinant qui te tient lieu d’organe de la pensée.

Ma dinde, ma pintade glougloutante, ma purge, aujourd’hui c’est la fête des mamans, et je suis certaine que ça ne t’a pas échappé, surtout que la plupart des blogueuses influentes chez lesquelles tu prépares tes listes de courses ont pris soin de te refourguer des idées brillantes sponsorisées par Calor©, Babyliss© ou Braun©. A toi, donc, le tout dernier épilateur en forme de godemiché spatial, la cocotte-minute révolutionnaire susceptible de décoller littéralement jusqu’à la stratosphère et le fer à friser tellement moderne qu’il est capable de faire boucler tes poils pubiens quand tu le passes à l’arrière de ton crâne.

De mon côté, ben je m’étais soigneusement fabriqué le sourire de circonstance afin de faire croire à Phlegmon que son collier de nouilles (ou son cendrier en patasel, ou son bouquet de fleurs en papier) était trop de la balle, sauf que vois-tu c’est pas un collier de nouilles, que ma progéniture a ramené à sa génisse génitrice, mais un joli dessin de souris éventrée avec comme légende « le rongeur: koment c’é fai dedent« .
Alors je sais pas trop si Phlegmon aura le niveau pour faire HEC, Sciences Po ou un BEP secrétariat, mais je suis pas trop inquiète quant à sa capacité à devenir une artiste contemporaine réputée, spécialisée dans l’empilement des cuvettes de WC et des tripes d’animaux, le tout formant des œuvres qu’elle pourra baptiser « fixation du néant et hystérie rouge » ou bien « éclaboussures organiques sur blancheur immaculée », et qu’elle pourra revendre la peau des fesses à des abrutis pompeux et snobs.

Quant à la fête des mères, c’est rien que de la merde.

Catégories : Films, livres et chansons pourries qu'on télécharge illégalement | Étiquettes : , , , , | 22 Commentaires

Navigation des articles

22 réflexions sur “La fille qui voulait célébrer dignement une fête pétainiste

  1. Pingback: Tweets that mention La fille qui voulait célébrer dignement une fête pétainiste « Le Pas Blog (de fille) -- Topsy.com

  2. Ooooooooh trop mignon!
    Moi, j’ai eu un poème à la con, collé sur une carte à la con, ambiance j’me fais pas chier la bite… C’est que de la merde la fête des mères…

    • J’échange Phlegmon qui a deux mains gauches et ne sait faire ni du vélo, ni de la Wii, ni rien d’un tant soit peu physique, contre Lazare ou Fauve, ou contre Boubou (mais alors avec un supplément croquettes et stérilet).

      • J’veux bien te céder Grumeau contre Phlegmon, mais je te préviens, pour la fête des mères t’auras droit à ça: « Ma main est une fleur, Mes doigts sont des pétales, Je t’aime, un peu, beaucoup, à la folie, passionnément, pas du tout. Pas du tout! Vilaine petite fleur! Moi je sais bien que ma Maman m’aime de tout son coeur ».
        Mais genre, quoi. Le challenge, quoi…

        • Je remarque que tu proposes Grumeau et pas Culculine, d’où j’en conclue qu’elle a quelque chose de trop spécial pour être cédée. Elle rapporte déjà des sous, c’est ça? Tu l’envoies mendier devant la mairie avec un chien galeux et une pancarte « ma mère se drogue, mon père a des poils », et ça marche. J’ai bon?

          • Culculine j’peux pas te la donner, amour. Je la vois comme la prochaine Florence Forresti, je l’entraîne à être drôle et tout…

            • Ah d’accord, ben moi je vais entraîner Phlegmon à devenir le prochain Dieudonné, je lui ai déjà pris sa carte au FN et je mets une option sur un cursus à ASSAS et un voyage d’étude à Nuremberg avec les vétérans de la Division Charlemagne.

  3. greenouille

    Un jour j’aurai, moi aussi, pondu un lardon et je dirai « c’est que d’la merde la fête des mères ». En attendant ce jour…j’vous trouve juste atroces !

    😀

  4. Vous n’avez pas de coeur… Vous ne pensez pas à tous ces malheureux petits commerçants ou autres artisans qui attendent chaque année avec impatience la fin du mois de mai, espérant rentrer ensuite dans leurs doux logis les liasses de billets débordant de leurs poches… Ce sont des gens comme vous qui tuent l’commerce, mécréantes!!! (nan j’suis pas aigrie)
    Et pis, tiens, vivement Noël, na!

    • Je savais pas que tu t’étais reconvertie dans le collier de nouilles…

      • Nan, mais je suis devenue experte en poèmes ridicules sur les mômans (adaptables aux papas, tatas, nounous, maîtresses, etc. Hypocrisie assurée. Un bon filon)

  5. Trash

    Moi, pour la fête des mères, j’ai eu un collier de couilles !

  6. Hiiiiiiiii!!! « Serial Mom » 😀

    Je découvre ton blog, et j’applaudis des deux mains et des deux pieds ! La « fausse fille » que je suis se sent tout de suite moins seule dans la blogosphère.

  7. J’adore ma mère, la fête des mères, les colliers de nouilles et tout le tralala de la réunion familiale avec champagne et petits fours. Est-ce rédhibitoire ? Suis-je perdue à jamais ?

    • Tout dépend de la puissance de séchage (en watts) du défriseur-lisseur-dictée magique-lave-vaisselle qu’on vous a éventuellement offert, évidemment.
      (J’adore ma mère aussi, ça me fait mal au bide de l’avouer, mais j’assume)

Répondre à La Chose Annuler la réponse.

Propulsé par WordPress.com.