Ma dinde adorée, je sais que tu adores tout ce qui tourne autour de la sape, surtout la sape hors de prix recommandée par des influenceurs et portée par des phasmes filiformes qui ont bien du mal à ne pas s’envoler quand le mistral se met à déconner un peu trop.
Sache que par chez moi, en Armorique, si tu traverses le fleuve et que tu dépasses le bistrot « Chez Yaouen et Riwalenn », la station d’essence du père Le Goff et la boulangerie de M’âme Nedelec, tu arrives au centre-ville. Et au centre-ville, y’a des magasins.
Des boutiques.
Des vitrines remplies de petites culottes, de mini-jupes, de godasses, de flacons de parfum, de pots de blush et de rimmel, avec même la truelle pour les étaler comme il faut.
Je le sais, parce que pas plus tard qu’hier, j’ai un peu été obligée d’aller y trimballer mon boule d’Armoricaine fraîchement naturalisée.
Je te la fais courte: Loutre et moi, on va marier un vague cousin (de Loutre, pas de moi) quelque part au mois de juillet. Mais c’est pas n’importe quel cousin, en fait, pas le cousin Michel de Sarcelles ou ce sacré Bernard de Poitiers (je sais pas pourquoi je dis Poitiers, en fait, ça doit me sembler inconsciemment aussi anxiogène que Sarcelles).
Non, le cousin qu’on va marier, il est de Versailles, tu vois. Plus précisément du Chesnay, qui est à Sarcelles (ou à Poitiers) ce que la truffe sauce Mornay préparée par Ducasse est au Big Mac.
Le cousin de Loutre, il va skier à Courchevel et à Gstaad en hiver, il passe l’été au Crouesty sur son voilier (qui ferait passer le Titanic pour une aimable maquette Heller vendue en kit par les Éditions Del Prado) et à Noël, il se barre à Fort-de-France ou à Miami pour ne pas se cailler les miches.
Donc quand j’ai innocemment demandé ce qu’on allait se foutre sur le dos pour le mariage, ça m’a pas vraiment étonnée que Loutre me fasse des yeux comme ceux d’un poisson en train d’agoniser sur un quai crasseux du port du Havre:
(Loutre): – Je te vois venir, mais je te préviens: tu me fous pas la honte, pas question que tu te pointes en jean pourri et tee-shirt tagué « allez tous vous faire enculer, tas de bourgeois coincés incapables de lâcher un vent sans vous précipiter dans le confessionnal le plus proche ».
(Moi): – Tu déconnes, jamais je mettrais ça sur un tee-shirt. Ça ne tiendrait pas. Ou alors, écrit en tout petit, mais là on voit plus rien, ça sert à rien.
(Loutre): – Ta gueule. Tu vois très bien ce que je veux dire. Donc ce sera jolie robe et nouvelle paire de godasses, aussi. Les pataugas merdiques qui ont fait Verdun et Mers El-Kebir, elles vont aller dire bonjour aux épluchures de courgettes au fond de la poubelle.
(Moi): – Ne nous fâchons pas, je ferai tout ce que tu voudras. Y’aura une messe, aussi?
(Loutre): – Mimine, y’aura tout le gratin de Versailles et de la congrégation de Mon Cul sur La Commode, évidemment qu’il y aura une messe, et probablement en latin, sans coupures pub ni pause pipi.
(Moi): – (J’aime pas quand tu m’appelles Mimine) Cool, ça me donnera l’occasion de briefer Phlegmon sur ce que risque un enfant, à trop traîner près des soutanes saturées de testostérone.
Bon, c’est là que j’ai pris une paire de tongs en plastique made in China (taille 41) dans la gencive supérieure, c’est pour ça que pour le moment, j’ai un peu du mal avec les T, les F et les V (comme dans « Va Te Faire »)
C’est juste après le coup des tongs que je me suis retrouvée à essayer d’enfiler mon postérieur relativement généreux dans toutes sortes de robes plus moches particulières les unes que les autres. Des robes avec des fleurs dessus, tellement de fleurs que limite y’a la ruche entière du Père Michaud qui se précipite sur toi pour te causer pollinisation; des robes transparentes, tellement transparentes que c’est tout juste si on voit pas ton pancréas et ta vésicule biliaire à travers; des robes courtes, tellement courtes que tout le monde te reprochera d’avoir osé te pointer en string à un mariage traditionaliste; des robes avec des couleurs qui te donnent envie de vomir, et d’autres avec des motifs qui te donnent envie de faire caca.
Pour le moment, j’ai réussi à ne pas choisir. J’ai encore un peu de temps devant moi. J’ai promis à Loutre d’y réfléchir sérieusement.
Donc puisqu’on est entre nous, là, toi et moi, je vais me rabaisser comme une merde et me trainer à genoux devant toi (profites-en, je le ferai pas une deuxième fois): je serai ton éternelle obligée si tu me trouves un moyen réaliste pour gagner très rapidement beaucoup de sous.
J’ai un plan sûr avec un chirurgien moldavo-ukrainien venu directement de Chişinău.
T’as pas parlé de tes loches, parce qu’il faut pouvoir les caser ceux-là, aussi, m’est avis que ça doit pas être facile-facile…
T’as bien entendu toute ma compassion, je serai ravie de t’aider à te décider, si tu veux bien me laisser rigoler comme la hyène que je suis…
T’as pas un peu grossi, toi?
C’est pas moi qui marine dans le chouchen en tout cas.
Nan, toi t’es confite dans le pommeau…
Tu connais pas Poitiers. Comme ville de bourges, on ne fait pas mieux. Pourquoi crois-tu que la mère Royal y a posé ses cantines ?
Bon, alors on a qu’à dire Vesoul.
Ah ouais, Vesoul c’est parfait.
Bon, un conseil simple mais efficace : prenez-la unie votre robe (à la limite bicolore)et en matière mélangée à du lycra (évitez le lin et le coton qui vont bien avec les pataugas) pour qu’elle ne se froisse ja-mais. Vous aurez l’air fraîche comme un coeur même par cent douze degré. Et la robe portefeuille est l’Amie de la chose et de toutes ses congénères.
(sinon, pour gagner du fric vite… ben vous savez… Gardez la robe transparente et raccourcissez-là – plus, plus,PLUS ! – Voilà, sortez maintenant et attendez au coin de la rue, ça va pas tarder.)
Mouahahaha!
Frédérique, ne le prenez pas mal, mais je vous aime.
Ah, mais ça me fait plaisir !
Comme ville de bourges, y a Bourges aussi. Mais c’est juste pour le jeu de mots à deux balles.
Et pour le reste (la robe comme les sous), j’ai pas de conseils à donner : les dernières personnes qui m’ont demandé conseil ne m’adressent plus la parole, alors depuis, je m’abstiens.
On m’a déjà suggéré le tapin (dans les commentaires) et l’assassinat ciblé (par mail), d’où j’en conclus que tapiner auprès de vieilles personnes avant de les buter serait une solution honorable.
Ceci dit, j’attends encore d’autres propositions.
Taille 41 ? Je connais, c’est pas facile à vivre tous les jours.
Pour un soutien moral des pieds je suis là, mais pour une astuce sur « comment gagner de la thune à foison sans forcément louer son corps à autrui sur un coin de trottoir » je suis quasi-fantomatique.
Good luck !
« Soutien moral des pieds », je me demande ce que ça peut donner en pratique…?
Tu as essayé la robe « où qu’on peut faire caca dedans » ?
Celle-ci, tu veux dire?

(sacrée Laurel…)
Wââââlâ !
Aujourd’hui j’ai envie de m’insurger contre les gens qui ne se marient pas en jeans… non, parce que moi aussi un jour j’aurais le droit à ton problème existentiel du moment, et moi aussi je serai forcée de laisser de côté mon T-shirt « Je vous aime tous. Sauf toi là-bas ».
Triste monde tragique.
Tu l’as compris je suppose, je ne te suis pas d’une grande aide. Toutes mes confuses.
Je peux toujours monter une boîte qui vendra des tee-shirts recouverts d’insulte via internet.
Ah non, merde. On me dit que ça existe déjà.
Mimine et « de mon cul sur la commode » ?
Ca me rappelle de vagues connaissances…
Mymyne (avec un y), c’est pas ton cousin?
« Mimine » (avec un i) c’est le surnom que je combats avec courage, abnégation (mais sans espoir) depuis quatre ans. Ça, et aussi « Lucette », qui est un peu pire, en fait.
(« De mon cul sur la commode » c’est une particule très répandue, au Chesnay, je crois)
(dis, ça fait plaisir de te lire ici, toi…)
Hihihi, ahaha ! Mouarfff..Pardon.
Je connais le désagrément lié à « mais quoi? Il est pas bien mon sweat à capuche ? Et mon jean de mec, il va pas avec mes converses? » (enfin, t’as vu mon look, t’imagines le défi 🙂 )
L’avantage est que dans mon entourage comme dans celui de ma chère et tendre, on fait des mômes à 20 piges certes (pour les hétéros, les goudous qui vont en Espagne ça vient plus tard), on a une vie de couple certes, on emménage, on projette, on construit …mais on NE SE MARIE PAS !!
Tenue de lin ? (ça se froisse, mais t’échappes à la robe) (de rien) Ou pas de lin mais un ensemble veste-pantalon, un peu typé « ethnique » (j’avais que ça comme mot pour la description).
Pour l’argent facile et rapide..euh..tu te doutes bien que si j’avais la solution je m’en servirais ! (mais j’aime bien quand tu te trâines à genoux devant moi 🙂 )
Bah si on se met à causer « tenue ethnique », merde, j’y vais à poil et je leur chante une chanson pourrie à la gloire du métissage en exhibant mes origines exotiques et ma coiffure afro…
Cap ?
(pas taper Loutre, pas taper ! ^^)
…..
Y’as un truc qui m’échappe. Si tu changes de sexe, tu devras quand même aller a ce mariage et donc quand même acheter des fringues.
Je ne vois que 2 possibilités :
– Rupture avec ta tendre (M’appeler mimine et pourquoi pas adhérer au fan club de Céline Dion tant que tu y es !)
– Révéler a la future mariée la pédophilie (faut ce qui faut) du cousin (Merci photoshop pour les « souvenirs de vacance de Pataya »).
Dans les 2 cas tu ne vas plus au mariage donc pas besoin de te moudre la tête pour les fringues.
Mexico.
PS: J’ai une autre solution a base de mercenaire croate et c’est pas si cher qu’on le pense, mais je préfére traiter ça par E-mail.
Mais c’est un retour d’entre les morts, Valdez!
Si je change de sexe, je m’habille en mec le jour du mariage, c’est-à-dire en costume de pingouin-puceau-qui-fait-la-régate-du-Figaro-et-qui-lit-Les Echos…
t’as raison, ça le fait pas.
Donc, je vote pour les mercenaires croates sans hésiter.
pourquoi tu acheterai pas un ensemble pantalon et veste
ça fait aussi bien qu’une robe, y’en a des biens qui font habillé
Chérie (tu permets? on est entre nous), là où je vais marier Gontrand (appelons-le Gontrand, tu permets, on est entre nous), une femelle en pantalon et veste, c’est une dangereuse anarcho-trotsko-islamiste qui, si ça se trouve, va à la Fête de l’Huma, fume de la drogue et se permet de voter à chaque élection. Déjà que je pars avec quelques handicaps relativement lourds (relatifs, notamment, à ma couleur de peau et à la religion de ma mère, mais pas que), je vais pas en rajouter une couche, je tiens à mes ovaires.
ok ok
je disais ça pour faire un compromis
ben sinon oppte pour un tailleur en jupe
ça fait classe et tu pourra le réutiliser?
je suis originaires des yvelines de rambouillet alors versailles je vois bien le genre, rambouillet était déja un peu bourge.
opte pour du noir ça affine.
après je sais pas trop je deteste les robes, je suis bien dans mon jean avec mes basket alors les robes c’est une épreuve le jour où je doit en mettre une.
Je pensais que Sonia en aurait parlé mais sur les 3 chouiches tu peux te faire une robe sur mesure sans qu’elle te coute un rein.
Ayé! Et quelques clics suffisent, en effet!

Wow, trop d’la balle!
Ah bha la tu va faire sensation à versailles 🙂
Vas-y en débardeur. Je doute que quiconque te fasse une réflexion lorsqu’ils verront tes bras musclés, les biceps saillants, couverts de ces nombreux tatouages que tu t’es fait faire dans les bars à matelot de La Havane. Le plus impressionnant, c’est quand même celui, polychrome et légèrement en relief, de la Grosse Lulu écrasant la tête d’un client entre ses deux énormes mamelles. Du grand art ; on dirait un Botero mâtiné de Kandinsky.
Jean Bal’, tu me confonds avec ta Némésis…
Impossible. J’ai les photos… Gnêk, gnêk, gnêk !
J’ajoute qu’un internaute parfaitement anonyme (Eugène Cailleau, habitant La Rochelle et ayant le bon goût de lire du Lovecraft et d’écouter Prodigy), vient de dénicher cette perle à mon intention. Qu’il en soit remercié, que sa progéniture soit innombrable et saine pour les mille années à venir grâce à un stock inépuisable de testostérone généreusement fourni par les dieux de l’Olympe.

Je propose le costume bigouden. Et fais-toi prendre en photos. Plein de photos…
De toute façon, tu pourras toujours boire pour oublier, non?
Ici en Armorique, ils oublient pour boire, c’est dire…
Te voilà sauvée : http://modepersonnel.wordpress.com/2010/06/02/sandrine-et-la-robe-magique/
Non, ne me remercie pas, c’est plaisir.
Par contre, il va falloir que tu te dégotes un diadème…
Un blog de modeuse pour vieilles?
Merci.
Enculé.Moi aussi je t’aime… 🙂
Le chapeau je l’ai plus, il s’est envolé par la fenêtre de la bagnole sur l’autoroute, et franchement ça tombait bien, mais je peux éventuellement te facebooker des photos de robes que je pourrais te prêter pour ta sauterie, si nos tailles sont compatibles.
Et je tiens à te signaler, sans vouloir cafter, qu’après avoir lu la totalité des commentaires associés à ce post, je suis quand même la seule à essayer de t’aider à trouver la solution à ton malheur. Et après on va entendre sur France Inter que les dons aux associations ont augmenté de 5% cette année…
Frida, généreuse et prêteuse…
Frida, je t’aime.
(question taille, c’est pas gagné, t’as pas une grand-mère yoruba qui t’a légué un boule de walkyrie africaine, toi…
Bon alors pour le cauchemar des mariages huppés plein de crétines à chapeaux ridicules et de zouaves en frac, j’ai toujours opté pour le jean noir veste noire (en cuir, même). Suffit après de trouver de jolies pompes, même des boots en cuir ça le fait, et un haut plus ou moins long (ça dépend de la veste) et plus ou moins bling-bling (broderies etc.)
Avantages : t’as pas froid, t’as pas mal aux pieds, t’enlèves la veste quand t’as chaud, tu la remets quand t’as froid, et on te cause avec res-pect de crainte du coup de boule.
Inconvénients (avantageux): t’es pas aussi ridicule que les gonzesses en rose fuchsia et du coup elles te détestent.
Pingback: La fille qui hésitait entre faire les soldes et plonger nue dans une piscine remplie de lames de rasoir « Le Pas Blog (de fille)