Chère Frida,
Au sixième jour de confinement, tout baigne.
Mais sauf qu’en fait, il y a quand même un truc auquel j’avais pas trop pensé au début et qui, du coup, m’angoisse un peu.
C’est le coiffeur.
Chère Frida,
Au sixième jour de confinement, tout baigne.
Mais sauf qu’en fait, il y a quand même un truc auquel j’avais pas trop pensé au début et qui, du coup, m’angoisse un peu.
C’est le coiffeur.
Ce matin j’étais à l’hypermarché du coin entre deux réunions professionnelles inutiles, et j’avais beaucoup de chagrin à cause de la mort de Johnny Hallyday, surtout que le disc-jockey du magasin avait mis un best of en boucle et que la musique jouait très, très fort.
Bon d’accord, en vrai je n’en avais pas grand-chose à faire et j’étais surtout allée faire les courses après 10h et avant 11h parce que c’est la période creuse pendant laquelle tous les gens de la campagne bretonne sont en train de traire leurs vaches ou de décapiter leurs poules, ce qui laisse le temps aux néo-ruraux de rafler les derniers numéros du Ouest-France local et de faire le plein de produits végétariens qui coûtent un bras sans que tous les autres clients les regardent comme s’ils venaient de déclarer qu’ils adhéraient au parti nazi.
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Avec Loutre, on a déménagé.
On a quitté la grande ville, sa pollution qui donne des maladies, ses embouteillages qui t’obligent à attendre longtemps avant d’aller aux toilettes, ses commerçants qui sont tous des grands lecteurs de « Capitalisme et Liberté » de Milton Friedman, ses écoles qui sont toutes de filiales de l’Opus Dei et ses chauffeurs de bus qui sont tous encartés au Front de Gauche.
On a choisi la vraie campagne, pour avoir une vie plus saine et un crédit immobilier qui ferait moins penser à la dette publique de la Gambie, et pour pouvoir communier avec les arbres, les fleurs, les abeilles et les éleveurs de porcs. Lire la suite
Avec Loutre, on ne vit plus dans le péché, vu qu’on a un papier de mariage. C’est un certificat avec un tampon très officiel qui explique que maintenant si tu veux tout plaquer pour partir à Vatomandry, ou changer de sexe et devenir montreur d’ours, ou prendre ta carte à l’UMP et voter pour Jean-François Copé en 2017, tu peux pas le faire sans demander l’avis de ton mari ou de ta femme, vu que tu es marié pour le meilleur et pour le pire (pour Vatomandry ou le changement de sexe, y’a peut-être de l’espoir, mais pour le reste, c’est mort à mon avis). Lire la suite
Avec Loutre, hier, on était à la mairie de notre commune.
Moi j’aime beaucoup aller dans les mairies, ou même au Trésor Public ou à la CAF: ce sont toujours des bureaux où tu n’as pas froid, même en plein hiver, très bien éclairés, et pleins de gens sympathiques qui boivent du café ou du thé. Souvent aussi, tu apprends plein de choses pendant que tu attends ton tour avec ton ticket à quatre chiffres, rien qu’en écoutant les gens qui travaillent dans le bureau. Hier par exemple, à la mairie de notre commune, j’ai découvert que la secrétaire de l’adjoint à la voirie couchait avec le vigile du troisième étage, et aussi que la nièce de la dame qui travaille à l’accueil était enceinte, mais que le papa de son bébé avait pris un aller simple pour Ourguentch (c’est en Ouzbékistan). En racontant ça, toutes les gentilles dames des guichets elles faisaient des bruits avec leurs lèvres, ça faisait « psssssst! », et elles faisaient des gros yeux comme Loutre quand je lui réponds que j’ai oublié de passer à la banque parce que j’étais en train de terminer mon niveau à Call of Duty. Lire la suite