L’autre jour, ma copine Purge me demandait si j’avais prévu d’aller voir le dernier épisode de Star Wars au cinéma.
Je lui ai répondu que c’était un peu comme si elle me demandait si je trouvais que Raquel Garrido était une truie opportuniste coiffée comme Rigoberta Menchú, vu que j’ai su écrire « Dagobah » avant de pouvoir épeler « געפילטע פיש ».
Films, livres et chansons pourries qu’on télécharge illégalement
La fille qui te spoilait le dernier Star Wars comme une grosse tepu (et attends, je connais aussi le finale de Game Of Thrones)
La fille qui se portait volontaire pour une petite césarienne sans anesthésie (attention spoiler)
Parce qu’une blogueuse influente et populaire se doit de pondre régulièrement une chronique cinématographique de qualité, en y citant si possible un maximum Jacques Audiard ou Guillaume Canet (à l’extrême limite, Albert Dupontel pour faire subversif)
Avec Loutre, hier, on était au cinéma.
C’est pas que ce soit un évènement en soi, hein.
Mais ce qui était extraordinaire, c’est qu’on se matait Prometheus.
Et encore plus dingue: on avait regardé Alien la semaine d’avant, histoire que Loutre rattrape un tout petit peu son retard en matière de césariennes involontaires et de problèmes d’orthodontie chroniques.
Parce que Loutre et la science-fiction, ça fait deux. Pour Loutre, La guerre des étoiles c’est le summum de la connerie narrative, un nanar tellement consternant que ce serait un crime contre l’humanité de le diffuser y compris dans une maison d’accueil spécialisée pour infirmes moteurs cérébraux. Loutre préfèrerait se faire énucléer à l’épluche-légumes plutôt que d’avoir à regarder Rencontres du 3e type (« C’est de la merde en barre. On a même pas envie de connaître les prénoms du premier et du deuxième type, ou alors juste pour leur conseiller d’aller se faire foutre. C’est affligeant ».) La suite, merde!
La fille qui travaillait beaucoup et donc qui n’écrivait pas de billet sur son blog
Ma courge,
Mon patron est peut-être un mangeur d’anus de mantes religieuses, mais il me paye des fois pour travailler.
Pas toujours, hein.
Souvent, tu le sais, je joue à Angry Birds en faisant semblant de trouver les schémas de Maéva sur la roadmap et le market share trooooop percutants et les desk studies de Didier teeeeeellement pertinentes (par contre il ne faut pas me demander ce que sont des market share et des desk studies parce que j’aurais un peu du mal à répondre comme il faut).
Mais bon, des fois, quand je dois partir à Vesoul pour exhiber à des gogos clients notre dernier logiciel susceptible de faire passer Steve Jobs pour un vague V.R.P en moquettes synthétiques, alors là je travaille vraiment.
Enfin presque.
Et donc je n’ai pas le temps d’écrire des choses un peu bêtes sur mon blog à moi que j’ai.
Et donc arrête de me harceler en me demandant si je suis morte ou si j’ai déménagé à Tegucigalpa, même si aller à Vesoul ou à Vierzon, c’est un peu mourir.
Voilà. Donc là je travaille, en ce moment.
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Ok, et quand j’ai des moments libres je joue beaucoup à Skyrim, et alors du coup j’oublie de venir écrire sur mon blog, et puis Loutre claque la porte en me criant des conseils sexuels déviants avec des animaux à sang froid (comme la tortue Luth, ça donne quelque chose comme « Va te faire mettre, la Chose, et si possible par une tortue Luth affiliée Cotorep », ce qui n’est pas possible puisque la COTOREP n’existe plus, aujourd’hui on dit « tortue Luth bénéficiaire de l’AAH affiliée à la MDPH »).
Voilà.
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Et donc si quelqu’un a terminé le fort en ruines à l’ouest, avec tout plein de mages et de zombies dedans et pas de clé pour ouvrir la salle inondée où il y a une super-armure et une épée encore plus bath que celle de Roland, il peut aussi m’envoyer un mail.
La fille qui avait difficilement survécu à un festival culturel international
Parce qu’une blogueuse influente est régulièrement invitée dans des endroits magiques où elle rencontre des pipôles chaleureux et modestes (comme elle, du reste) et qu’elle tient à partager ces glorieux moments avec son lectorat prolétaire et fauché.
Moi, j’ai toujours aimé les festivaux festiveaux endroits où on projette des concerts chevelus, des bandes dessinées sexuelles ou des films d’horreur sanglants.
Quand j’étais ado, avec mes amis à moi que j’avais, on est allés au Festival du Film Fantastique à la Mutualité (c’est à Paris, juste à côté de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, qui abrite une congrégation de morts-vivants nostalgiques du Maréchal Pétain, alors géographiquement ça tombait plutôt bien)
(Et aussi, rien à voir, mais mon école primaire elle était juste à côté de cette église, et il est temps de confesser que c’est moi qui ai balancé des grenouilles vivantes dans le bénitier en 1982)
(Bref).
La suite, merde!
La fille qui avait tourné un remake de La Folle Journée de Ferris Bueller
Loutre est en déplacement.
Je sais, dit comme ça, ça n’a l’air de rien. Mais si tu te mets à ma place, tu verras que c’est Noël.
Quand j’ai entendu la voiture démarrer, hier matin, je savais que Loutre partait pour trois jours. Alors je me suis mise debout sur le lit et j’ai chanté Marie trempe ton cul dans la soupe en dansant le jerk.
Ne crois pas que je n’aime pas Loutre, surtout. Je suis folle de Loutre. S’il n’y avait pas Loutre, comment dire? Je serais un sosie acceptable de Marthe Villalonga dans Le coup de Sirocco. Loutre, c’est la crème dans mon café. La confiture sur ma tartine. L’abcès sur mon parodonte.
Mais.
La suite, merde!